Je n'ai pas demandé à avoir de sœurs,
On ne m'a pas demandé mon avis
Je n'ai pas eu le choix.
J'en ai eue..
3...
.../...
Je ne me suis jamais demandée ce qu'aurait été ma vie si j'avais été la seule fille dans une famille de garçons, comme je ne me suis jamais demandée ce qu'aurait été ma vie, si j'avais été fille unique.. ou ce qu'aurait été ma vie, si j'avais été un garçon (à décliner sous plein de possibilité... si j'avais été blanche, si j'avais eu les cheveux blonds, si j'habitais au Pole Nord, si j'étais née en 1900, ou durant l'esclavage.. etc..)
Le sort a décidé que je sois une fille, et m'a dotée de trois sœurs...
C'est ainsi.
POINT.
Je suis l’aînée des filles et, afin de compléter ce tableau idyllique à la " Docteur March (les 4 filles du...), j'ai également 5 frères.
D'aucun dirait : La pauvre.. "comment sortir du lot ? comment trouver sa place ? etc..; etc... " Les discours que les autres se sentent obligés de tenir des qu'on vous parle d'une famille de plus de 2 enfants.
Souvenirs...
Je m'entendais bien avec mes frères..
J'ai peu de souvenirs des plus grands qui avaient 7 et 8 ans de plus que moi ; Ils commencèrent à voyager, alors que j'avais 8 ans. Apres moult voyages, ils vécurent 5 ans aux Etats-Unis, et lorsqu’ils revinrent en France, j'étais déjà à l'aube de mes 14 ans.
Je me souviens de leur look à l'américaine, de leurs pantalons taille haute et patte d'eph, de leurs chaussures aux talons compensés, de leurs chapeaux, de leurs démarches à la "Denzel Washington" dans Malcom X... et des disques de "James brown" qui hurlait dans les hauts-parleurs.
Ils étaient plutôt sympas.
Avec l'ainé, durant une petite période, adultes tous les deux, nous allions faire la bringue.. Il aimait le jazz, danser, sortait beaucoup, était bon vivant et de bonne compagnie. Il jouait de la guitare ( d'ailleurs la prochaine fois qu'il vient je lui mettrais entre les mains, la guitare que chéri m'a achetée il y a un an et qui est toujours dans son étui !! :-) D'ailleurs chaque fois que j'entends Enzo jouer de la guitare, je ne peux m'empecher de lui dire : "Comme ton tonton !!" )
Il était également un pro de la photo et ses appareils étaient souvent du dernier cri.
Mon deuxième frère était/est très doux.. c'est le souvenir que j'ai de lui, de ces années là.. J'avais même vécu chez lui deux ou trois mois, l'année de mes 16 ans.
C'est un homme souvent pensif et son regard perçant semble lire au plus profond de vous. Tres secret, il semble vivre dans une autre dimension..
Mon troisième frère a 3 ans de plus que moi. C'est celui que je vois comme étant "LE" grand frère.
C'est lui qui m'a appris à faire du vélo.. enfin.. Appris est vite dit :
Le vélo était tellement grand que je ne touchais pas par terre. Mon frère me mettait sur la selle, la tenait, attendant que je trouve l'équilibre et me poussait, tout en criant : "Pédale !! Va-y Pédale !!"
Je pédalais du plus vite que je pouvais, roulant tant que je gardais l'équilibre procuré par l'élan. Des que celui ci s'estompait, je tombais.. Que d'égratignures aux genoux !! :-) Inlassable je remontais.. Jusqu'au jour où enfin, je pris mon envol.
J'avais une confiance totale en lui et c'était sans aucune crainte que je montais sur le siège arrière de sa Peugeot 103 qu'il conduisait d'une main de maître.
J'ai toujours eu confiance en mon frère. En voiture, il roulait vite, tres vite mais je me suis toujours sentie en sécurité. Il était un bon frère : toujours présent, toujours calme avec moi, toujours gentil.
Quand nous allions danser, il nous emmenait en voiture, partait dormir chez son amie, et revenait nous chercher à l'aube pour nous ramener chez nous. Juste parce qu'on le lui demandait. Combien de frères feraient cela pour leurs sœurs ??
Chaque fois que j'ai eu besoin de lui, il a toujours répondu présent. Je n'oublierai jamais que sans son intervention, mon 2e garçon ne serait pas là aujourd'hui.
Mon frère a le cœur sur la main et je crois qu'en 54 ans d’existence, jamais une seule fois il ne m'a dit "non".
Il a son caractère, mais avoir un frère comme lui a été magnifique. Je pense souvent à lui..
Près d'un an et demi me séparait de mon quatrième frère.
Nous étions proche, jusqu'à l'adolescence. J'ai souvenir d'une très bonne entente entre nous sans pouvoir dire que ou quoi... La vie a fait que nous avons été séparés 4 ans..
J'étais en seconde.. J'entendais des filles de ma classe discutées,quand tout à coup, tout mon chagrin était remonté. Je m'étais mise à pleurer, pleurer, pleurer.. toutes les larmes retenues depuis des jours... Durant toute l'heure de cours tout mon corps avait été secoué de sanglots..
C'est le plus reposant de mes frères.. toujours égal à lui même.. Pitre quand il faut, sérieux quand il le faut, toujours à l'écoute, toujours là..
Une formidable oreille et une bouche d'où ne s'échappent que des paroles ne délivrant que des messages de paix, d'unité, de pardon.
Mon cinquième et dernier frère, a presque deux ans de moins que moi.. c’est le petite frère.
Quand nous étions enfants, il était gentil mais rendait ma mère folle avec ses petits coups en douce. Nous avons fait la bringue ensemble pendant des années.. Toujours calme avec moi, je lui reprocherai juste de fuir ses responsabilités au lieu de faire face et de ne jamais prendre position. (Mais chacun son caractère)..
A part ça,dans nos relations entre lui et moi, il a toujours répondu à mes questions et je le trouve d'une grande gentillesse..
J'ai 5 freres...
:-)
J'avais 3 soeurs...
Enfant, je ne m'entendais pas du tout avec la première. C'était un vrai garçon manqué, et défiait tout le monde, même l'autorité de ma mère... J'avais du mal à comprendre son comportement et son manque de respect envers elle.
Je ne lui parlais pas ou peu.
Elle était complètement folle :-) Impulsive dans ses réactions, elle pouvait du jour au lendemain quitter une maison avec ses enfants, se la jouer sex symbol durant 2 mois, puis ne penser et ne vivre que pour eux durant 4 ans !! :-) Elle disparaissait parfois pendant un ou deux ans, et je la voyais épisodiquement, puis ré-apparaissait soudainement pour une période durant laquelle je la voyais tous les jours.
A plusieurs reprises, je l'ai hébergée chez moi. Le cœur sur la main, elle était quoiqu'on en dise actuellement, toujours avec ses enfants. J'avais juste été étonnée qu'elle n'ait jamais voulu qu'ils l'appellent "maman", mais par son prénom. Je ne me l'expliquais pas. Je crois d'ailleurs ne jamais lui avoir demandé pourquoi elle avait fait ce choix.
Elle ne vivait que pour eux et c'est le souvenir que j'en ai. celle d'une bonne mère.
J'ai eu des relations avec elle et sa famille physiquement jusqu'en 2001.. Nos relations étaient boulimiques" soit, elle restait silencieuse durant des mois, soit elle m'appelait deux ou trois fois par jours pour tout ou rien, et passait me voir plusieurs jours.
Elle était ainsi, je le savais.. Parfois, c'était pesant.. Elle m'appelait je ne comprenais pas pourquoi : la conversation s'éternisait, traînait sans que je puisse raccrocher, comme si elle voulait ou avait besoin d'un fil...
En 2003, ce qu'elle me confia, justifia l'ado qu'elle avait été, la femme et la mère qu'elle était. Je compris alors que cela avait bouleversé, changé toute sa vie et qu'elle avait eu besoin de parfois de se détruire pour se reconstruire.
Depuis bientôt 16 ans, elle a coupé les ponts avec ma mère, faisant fi de tout ce qu'elle a pu lui apporter et ne gardant en elle que ce qui lui permet de rester loin d'elle... Lui en veut elle de ne pas l'avoir protégée ? mais si elle ne savait pas, comment aurait elle pu le faire ? Moi même, comment aurai je pu penser une chose pareille ?
Elle s'est éloignée de la famille avec qui elle n'entretient plus aucune relation.
Il y a deux ans, elle m'a appelée pour me soutenir et me rassurer, suite à la rupture avec ma fille aînée. Je lui en ai été vraiment grée. Je crois que c'est ça être une sœur..
Elle m'a ensuite appelée une fois ou deux, avant à nouveau de disparaître.
Je respecte son choix de vie. Chaque année, par le biais de ses enfants, je lui souhaite son anniversaire :nous sommes nées le même jour.. Je n'attends pas qu'elle me réponde. Je le fais parce que j'en ai envie.
Ses dernières nouvelles datent du début de l'année..
Ma deuxième soeur, était une enfant discrète et casanière, toujours collée dans les jambes de mon père.
Je la revois avec sa robe de chambre bleue, assise sur le bras du fauteuil de mon père.. Je la regardais, me demandant pourquoi elle semblait heureuse d'être à ses côtés..
Les années ont passé.. Elle n'a jamais changé.. discrete, casaniere... fo-folle quand elle voulait.
"Mais pourquoi es-tu allée lire ce mail ?? " ai je dit à ma mère lorsqu'elle m'avait parlé des propos qu'elle avait tenus sur elle " Moi je ne veux même pas en connaitre le contenu, ca ne m'interesse pas ! Ne me dis rien, je ne veux rien savoir. Et tu aurais du faire de même..."
Cette épisode confirmait donc bien le qualificatif dont l'affublait certains membres de la famille, auxquel jusque là, je n'avais jamais voulu adhérer..
Ma troisième sœur, était ma cadette de 8 ans et un vrai pot de colle.. Toujours avec moi, cela ne me gênait pas de l'avoir dans les pattes quand je sortais jouer avec mes copines. Je ne saurais rien dire d'elle de cette époque, je la vois là, à mes côtés, tout le temps... Ma petite soeur, dont je prenais soin et que je protégeais quoi !! :-).
"Si tu n'étais pas ma sœur, je ne te supporterai pas" lui disais-je parfois, quand, une fois devenue adulte, je voyais ses réactions avec celles qui, aujourd'hui étaient ses amies et demain ses pires ennemies !!"
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Quand à 18 ans, j'ai quitté la maison, mes sœurs avaient 15,14 et 11 ans. Elles étaient les petites, je les voyais grandir tout en menant ma vie.
A 22 ans, après ma séparation, nous nous sommes rapprochées.. et ne nous sommes carrément plus quittées pendant 15 ans.
Nous avons fait les 400 coups.. Nous avons ri, nous avons pleuré. Nous avons eu nos enfants, nous les avons vus grandir..
Ma derniere soeur et moi étions toujours pareilles, comme deux pots de colle : Henkel et Jenkel, Laurel et Hardy.. Titi et Gros minet..
Nous avons été là, les unes pour les autres... (Apres coup, je dirai, plutot "l'une" pour les autres d'ailleurs.. )
Comme on nous enviait !! Nous étions si unies !!
Quelle belle famille !!
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Miroir aux alouettes...
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J'ai pris ma voiture, et je suis allée voir maman...
"Maman, je vais écrire un post sur l'art d'être sœur... Mais si je veux être honnête et sans langue de bois : je vais mettre carte sur table et dénoncer toute cette hypocrisie ambiante en remuant la boue et ca risque de faire mal... " lui ai-je dit..
Maman a soupiré... "Fais comme tu veux.. Mais toutes choses ne sont pas bonnes à dire" m'a-t-elle dit...
"Oui.. c'est vrai mais parfois cela permet de remettre les gens à leur place.." ai je répondu..
Nous avons parlé toute la matinée.. De tout et de rien.. De ses souvenirs.. Ses amours.. Des miens.. de nous.. D'elle.. de moi..
Je l'ai écoutée parler... et plus je l'écoutais et plus je me sentais reposée, détendue..
Quand je suis repartie, J'étais bien.
J'avais pris ma décision : laisser aller les situations de ma vie qui manquent d'intégrité ou qui ont atteint leur finalité.
J'allais me détacher de mon amour pour l'ancien et lâcher prise par rapport au passé ; maintenant je sais qu'il a rempli une fonction essentielle en son temps mais que la vie est fluide et le changement est inévitable.
Je vais faire tomber les barrieres et ouvrir grand ma porte et laisser entrer la nouveauté.
A quoi bon remuer la boue...
Mes sœurs savent tout ce que j'ai fait pour elle, et savent aussi tout ce qu'elles n'ont pas fait pour moi. Elles peuvent donner le change entre elles, elles y arrivent bien.. Mes oreilles en ont tant entendu.. ....
Tout est dit... Rien n'est à dire..
J'ai trois sœurs de sang.. J'avais...
Depuis...
Sur mon chemin j'ai trouvé des sœurs de cœur... dont je reçois tant qu'elles pourraient être mes sœurs de sang..
Samedi soir au Karaoke.. Enzo m'a chanté cette chanson.. :-)
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